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Libération
Critique

Les Tsé & Tsé font ce qui leur plaît

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publié le 2 novembre 2001 à 1h30

Saisonnières au rythme des vases d'avril, gaillardes comme leurs premières Braguettes magiques, un peu piquées tel leur lustre Chignon de geisha... Depuis plus de dix ans, les deux Tsé & Tsé, Catherine Lévy et Sigolène Prébois, 37 ans, ont donné vie à une tribu d'objets ténus, qui se reconnaissent entre eux mais sans dissoudre un lieu dans le total look. Depuis leur Guirlande cubiste qui a fait mouche en 1995, ces Découflé du design font voltiger, monter, ramper leurs ustensiles ­ vaisselle, lampes, étagères ­ dans tout l'espace de leur showroom, tel un marabout-bout-de-ficelle de rebuts. Pourquoi les objets de ces asticoteuses du quotidien sonnent-ils si juste? Si la lampe Cornette est si familière, c'est qu'elle a été redessinée à partir du classique spot américain, si leur grand égouttoir-étagère en Inox est impeccable, c'est qu'elles l'ont déniché dans une banale cuisine indienne. Elles se réapproprient des ustensiles rencontrés aux cours de leurs voyages. Elles aiment aussi exploiter les défauts, détourner les fonctions, se suspendre au hasard. Depuis 1991, ces deux copines d'ado et d'école (Ecole nationale supérieure de création industrielle) ont tissé une petite usine à gaz de 12 personnes dans leur atelier du XIIe arrondissement de Paris. L'odeur du carton des réserves, les plantes qui courent sur la grille et leur dernière théière Mirza bouillonnent de leurs jeux, «car habiter, c'est jouer». Ces deux Parigotes, un peu starlettes au Japon, entendent travailler «sans