Menu
Libération

Rufin empoche le Goncourt.

Article réservé aux abonnés
L'ex-médecin sans frontières a été primé après six tours.
publié le 6 novembre 2001 à 1h32

Il aura fallu un sixième tour pour que les jurés du Goncourt se mettent d'accord. Jean-Christophe Rufin et son Rouge Brésil (Gallimard) l'ont emporté par cinq voix contre quatre à Marc Lambron pour Etrangers dans la nuit (Grasset). Un irréductible a persisté à donner son vote à Plateforme, de Michel Houellebecq (Flammarion), qui ne figurait pourtant plus dans la dernière sélection. C'est, au final, une bonne saison pour Gallimard, qui a obtenu également le prix Médicis lundi dernier, avec le Voyage en France de Benoît Duteurtre. Le Seuil n'est pas lauréat de grand-chose, mais, étant diffuseur de Minuit, profite du Fémina de Marie N'Diaye (Rosie Carpe). A part le Fémina essai (Elvire de Brissac) et le Médicis étranger (Antonio Skarmeta), Grasset n'a rien: on pensait que c'était son tour cette année de voir tomber dans son escarcelle les bénéfices des ventes garanties par le Goncourt, puisque Gallimard a déjà eu le prix en 2000 avec Ingrid Caven, de Jean-Jacques Schuhl.

«Feuilleton». Il était de notoriété publique qu'aucun consensus ne se dessinait parmi les Goncourt. Les outsiders avaient leur chance: Alain Robbe-Grillet (Minuit), Michel Braudeau (Stock), ou Pierrette Fleutiaux (Actes Sud), ajoutée sur la liste au dernier moment. A la qualité littéraire, comme aux grands équilibres de la planète éditoriale, l'académie a donc préféré les vertus requinquantes du feuilleton. Contrairement au livre de Marc Lambron, celui de Jean-Christophe Rufin a du succès. Dès l'Abyssin, en 1997