Flèches, panneaux, pictogrammes, affiches et lettres... Ces innombrables signes et objets familiers de la cité, visibles-invisibles, censés orienter l'utilisateur par le bout de l'oeil exaspèrent souvent l'usager. «C'est mal indiqué», clame l'automobiliste qui rate systématiquement le centre-ville. Mais la signalétique aujourd'hui, ce vocabulaire au carrefour de l'architecture, du design, du graphisme, de la communication et de la sociologie, a aussi une bonne longueur d'avance sur le râleur désorienté. Certains designers graphistes s'affranchissent des codes uniformisés pour inventer un nouveau langage, certes informatif, mais également expressif, multifonctionnel, en 3D, en couleur et très sensible à l'identité des lieux. Des réalisations souvent au long cours, qui s'inscrivent dans l'espace publique et sont toujours menées en équipe.
Au coeur de cette démarche, on trouve Intégral Ruedi Baur et Associés aux dons d'ubiquité (1). Le travail collectif de cet atelier pluridisciplinaire créé en 1989 a marqué, en 1999, la réouverture du Centre Pompidou, où, dans le hall, un envol de mots multicolore cueille les visiteurs comme une oeuvre. L'information est simplifiée, ce qui permet à cette mise en volume flonflon des lettres de primer sur le guidage, et de faire écho à l'architecture de Renzo Piano. Car le Suisse Ruedi Baur, moteur d'Intégral, a une obsession: «Comment échapper aux flèches?» «Orientation, information et identification», «ses» trois mots-clés de la signalétique, i