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Libération
Critique

Les Bob Design sortent du moule

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publié le 16 novembre 2001 à 1h38

Ils sont nés dans le polyuréthane (fin des années 70), ils «préfèrent le collectif au design égocentrique» et ils aiment «ruser» avec les savoir-faire liés à la plasturgie. (Laurent) Baulé, (Pierre) Offray et (Sam) Baron se sont acoquinés à l'école des Beaux-Arts de Saint-Etienne pour créer «Bob Design», leur label, en 2000. Cette aventure s'appuie sur l'usine du père de l'un d'entre eux, Baulé Industrie à Romans, dont ils utilisent la logistique semi-industrielle du plastique. Un de leurs derniers objets, une sorte de vase à trois trous ­ probablement? ­, a vu le jour dans le même esprit et avec la même méthode que leur lampe-bidon ou leur pouf. Dans un moule destiné à d'autres pièces n'ayant rien à voir avec le design qu'ils piratent un peu. C'est, par exemple, une pièce d'une machine destinée à ramasser les pommes qui leur a permis d'imaginer ce vase, un anti-soliflore («leur aversion»). Redessiné, repassé à la moulinette des critères esthétiques et professionnels, cet ustensile de couleurs fluos a la translucidité du cristal et frôle le verre. Hybride, il peut tout aussi servir de porte-crayon ou croiser les deux fonctions.

Tapis déroutant. De ces détournements d'empreintes industrielles est née une famille de choses très colorées, familières, doubles et mobiles, fondue dans des textures utilisées à contre-emploi. Leur tapis circulaire vert est déstabilisant: en plastique très résistant (aux coups, aux taches, aux brûlures?), brillant comme une laque, il peut sembler un p