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Libération
Critique

Paris Combo, du neuf dans le rétro

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publié le 17 novembre 2001 à 1h39

En apparence, c'est toujours un peu la même chanson, un jazz manouche relevé de rythmes fox-trot. Tapissée années 30 avec sa trompette, sa guitare Django, sa contrebasse et sa batterie feutrée, cette toile de fond sépia possède le charme des films de Carné. Depuis six ans à la tête de Paris Combo, Belle du Berry diffuse cet air joliment passé sur les scènes de France et de Navarre, jusqu'aux Etats-Unis et en Australie où la gouaille d'une Arletty colorisée s'offre en carte postale aux amateurs du Vieux-Montmar tre. Mais derrière cette vitrine de clichés, s'agitent les influences rythmiques et harmoniques de cinq musiciens d'origines aussi variées que la population de Paris. Une Berrichonne, un Malgache, un Australien, un gitan de Provence et un banlieusard d'Asnières apportent chacun leur bagage à une musique française existant essentiellement par ses métissages. Percussions tirant vers l'oriental ou rythmique effleurant les pulsations jungle, le style résiste aux figures qu'il s'est lui-même imposé. Du coup, Paris Combo, mélange d'amusement et de curiosité, gère bien le joyeux paradoxe d'être rétro sans aucune forme de passéisme. Donc, moderne.

Ménilmontant. On a pu observer d'un oeil torve ce penchant pour les années folles, alors que le courant néoréaliste n'en finissait plus de se débattre avec une vision grossière de la chanson piano à bretelles. Du temps où elle se produisait avec les Endimanchés ou les Champêtres de joie, Belle du Berry devait déjà s'expliquer sur l'or