Brest correspondance
Le 16e Festival européen du film court de Brest s'est achevé hier. Que demande-t-on à un court métrage, outre d'être le laboratoire naturel des futurs longs métrages? Justement de s'en dégager, de se focaliser sur une histoire, autrement noyée ou surexploitée. Bel exemple avec Intimisto, de l'Italienne Licia Eminenti. Une femme passe l'éponge dans sa cuisine, tentative dérisoire pour maintenir sur les rails une relation amoureuse qui sombre. Plus tard dans la foule du métro, un homme la presse. Regards, contacts. Sur le quai, il la suit, pour ce qu'il suppose une promesse d'étreinte. Que va-t-il faire quand sa détresse à elle éclate, quand le coït désiré se transforme en demande humanitaire? Un film douloureux et muet servi par les yeux de Jeanne Balibar et Giovanni Ferretti.
Joli exercice avec la Chambre des parents de Pascale Breton (Grand Prix), une fête de mariage vue du saint des saints, la chambre parentale, interdite d'entrée, dans laquelle se déroulent, en cinq chapitres, quelques scènes d'intimité arrachée aux festivités. Où l'on échange des phrases pleines d'un bon sens alcoolisé: «Une fête, quand t'as aucun mec dans la tête, c'est sans intérêt», «Le sous-commandant Marcos, c'est un alibi».
Nettement moins tendres, deux films illustrant le théorème selon lequel on trouve toujours un plus petit que soi à frapper. D'abord, Des Anges, de Julien Leloup (Prix de la première oeuvre). Deux ados désoeuvrés, entre rêves de caïds et de normalité. Comment on