Titanic, le film de tous les records (11 oscars et 300 millions de spectateurs), va-t-il également s'imposer comme un cas juridique dans l'histoire des relations cinéma/télévisons en France? La superproduction de James Cameron est aujourd'hui au coeur d'un litige retentissant. Alors que TF1 comptait entamer ce soir sa programmation, il n'est pas exclu qu'elle doive y renoncer.
Arguant de la longueur exceptionnelle de Titanic, la chaîne avait en effet décidé d'en étaler la diffusion sur deux soirées consécutives. Ce projet de dédoublement a achoppé sur l'opposition de l'ARP (l'association des Auteurs réalisateurs producteurs), qui s'est insurgée au nom du «respect de l'oeuvre imposé par la loi». Après en avoir, en vain, appelé au Conseil supérieur de l'audiovisuel (le CSA, qui a malgré ça donné son feu vert à TF1), l'association a porté l'affaire, en urgence, devant le Conseil d'Etat. Le président de la section du contentieux, Daniel Labetoulle, a examiné le cas en référé, samedi, et doit rendre son verdict aujourd'hui.
Bras de fer. Pratiquement, ce matin, toutes les hypothèses sont donc ouvertes. Si le Conseil d'Etat ne juge pas urgent d'intervenir avant examen sur le fond, Titanic entamera ce soir sa première demi-croisière sur TF1. Dans le cas contraire, la chaîne devra revoir ses plans (sauf à entamer un bras de fer juridique périlleux): choisir de maintenir la programmation de Titanic pour ce soir, mais en intégrale. Ou bien reporter le film à une date ultérieure. Jean-Mic