Menu
Libération
Critique

Le conte est bon

Article réservé aux abonnés
publié le 23 novembre 2001 à 1h42

Son créateur le jure, toute ressemblance de sa Belle avec la princesse de Shrek est totalement fortuite, d'autant que la Belle ou la Bête, version jeu d'aventure-action pour enfants, a été développé au même moment que le film de DreamWorks. Sans les moyens des Américains, mais en banlieue parisienne, chez Lexis numérique, bienheureux éditeur de l'Oncle Ernest et d'Alice au pays des merveilles qui lui ont assuré une notoriété suffisante pour rivaliser avec les plus grands du multimédia. N'empêche, la Belle a le même petit air mutin et la Bête a le même caractère de cochon que les deux héros de Shrek. Eric Viennot, le créateur de Lexis, s'en amuse, le prend même pour un compliment sur la qualité des nombreuses cinématiques qui truffent la Belle ou la Bête.

Originalité du concept, le joueur peut choisir d'incarner la Belle, qui, comme dans le conte de Perrault, se retrouve prisonnière de la Bête après avoir délivré son père, ou découvrir le point de vue de la Bête et ainsi réfléchir aux notions quasi philosophiques du monstre qui est en nous... Sur la réalisation, c'est un sans-faute: la 3D est fluide, les angles de vue variés, les statues qui parlent rappellent l'univers de Cocteau, l'imbrication des deux histoires (et des jeux-étapes) permet à l'enfant de saisir le sens du montage. Et la progression dans l'aventure fait elle aussi l'objet de trouvailles: le même jeu produit des effets différents selon qu'on est Belle ou Bête (question d'aptitudes physiques), les petites mécani