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Libération

Robe de bure et cellulaire

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publié le 23 novembre 2001 à 1h42

Dans sa foisonnante panoplie païenne, la mode a souvent récupéré les attributs du religieux. Madonna, grande fashionista devant l'éternel, ne fut pas la dernière à agiter le crucifix. La «noir corbeau attitude», qui a refleuri ces derniers mois (Tentations du 19 au 25 octobre), ne jurerait pas non plus dans une sacristie. Ce qui est plus rare, en revanche, c'est lorsque la garde-robe liturgique lorgne du côté de la mode et du temporel. Sacrilège! Les chasubles et les couleurs détonantes de Jean-Charles de Castelbajac, lors des Journées mondiales de la jeunesse à Paris en 1997, n'avaient pas fait l'unanimité chez le clergyman plutôt rétif au changement. Mais la nouvelle la plus miraculeuse vient cette fois de l'au-delà des Alpes: un couturier italien spécialisé dans le vêtement pour prêtres, premiers communiants et autres bonnes soeurs vient de créer, pour les moines franciscains, une robe de laine avec poche intégrée pour y nicher son portable! La Manifatture Mario Bianchetti, sise à Milan, est à l'origine de la nouveauté. Elle fait du frère un homme de son temps! Depuis près de cent ans, cinq générations de Bianchetti se démènent pour que l'homme de foi se sente à l'aise dans sa robe. Des années, que chez les Bianchetti, on sait que la mitre se porte sur la calotte. «Implantés dans le berceau de l'Eglise catholique, nous connaissons bien vos besoins et savons les contenter», explique cette sacrée famille, très à la page, qui fait l'article de son savoir-faire sur son site.