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Libération
Critique

«Hairy Ape», l'empire des sons.

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publié le 24 novembre 2001 à 1h43

Deuxième spectacle de la trilogie présentée à Beaubourg par le Wooster Group de New York, The Hairy Ape (le Singe velu) est d'une certaine façon le plus classique. Un errata dans le programme en français précise que la pièce «est donnée en intégralité et dans la version originale d'Eugène O'Neill, et non "d'après" Eugene O'Neill, tel que mentionné en page 7 du programme». Une mise au point où l'on peut déceler de l'irritation. La compagnie new-yorkaise, experte en déconstruction de pièces et en mélange des genres, ne voudrait surtout pas laisser croire que les textes ne sont pour elle que des prétextes. Les spectateurs peuvent donc entendre l'intégralité du drame de Yank, chauffeur dans un paquebot, interprété par Willem Dafoe, sa rencontre en mer avec Mildred, une riche héritière, son errance dans New York, ponctuée par un séjour en prison et des contacts avec les syndicalistes révolutionnaires de l'IWW (International Workers of the World), enfin sa fin tragique au zoo, où il était venu s'épancher auprès du gorille.

Conrad et London. Contrairement au spectacle précédent (North Atlantic), le public non anglophone se voit offrir un surtitrage. Qui n'est pas d'un très grand secours: la lumière est basse et les lettres souvent illisibles dans la fumée. Cela n'est pas si grave, l'histoire imaginée par O'Neill ­ qui doit beaucoup aux univers de ses aînés Joseph Conrad (côté mer) et Jack London (côté rapports de classe) ­ trouve ici des répercussions visuelles et sonores qui transc