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Libération
Interview

Angelo Badalamenti L’oreille de Lynch

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Angelo Badalamenti, depuis quinze ans au côté du cinéaste, a composé la superbe BO de «Mulholland Drive».
publié le 29 novembre 2001 à 1h46

Avec Tim Burton et Danny Elfman, c'est certainement la paire metteur en scène-compositeur la mieux assortie du cinéma mondial. Angelo Badalamenti sait tout devoir à David Lynch, auquel, en retour, il donne le meilleur de lui-même. Avant cette rencontre décisive, le compositeur originaire de Brooklyn (avec une généalogie remontant à la Sicile) vivotait, cachetonnant à droite à gauche, sans perspective particulièrement radieuse. Et puis vint ce jour de 1986 où, de manière un peu accidentelle, le réalisateur d'Eraserhead et Elephant Man croise le chemin de Badalamenti, à qui il confie l'habillage sonore de son nouveau film, Blue Velvet. Succès intégral et début d'une collaboration ininterrompue depuis, avec, en quinze ans de vie de couple artistique, quelques infidélités chèrement facturées ­ un album avec Marianne Faithfull, les BO de la Cité des enfants perdus, Holy Smoke, la Plage... ­ de la part du musicien qui, cependant, répond toujours présent à l'appel chaque fois que «son» cinéaste entreprend un nouveau projet.

Dernière production en date, Mulholland Drive, sorti en France il y a huit jours, peut se prévaloir d'une bande originale non moins magnétique que le film dont elle épouse les moindres contorsions. Tour à tour térébrantes ou diffuses, immédiates ou spectrales, rétro ou antidatées, les compositions d'Angelo Badalamenti ­ soutenues par trois ou quatre incunables, dont le Crying, de Roy Orbison, sublimé par Rebekah Del Rio­