Le funiculaire de Pau, relique pour touristes dont les poignées de cuir et les bancs de bois n'ont pas dû bouger depuis les années 50, bruisse de sons étranges: à la montée, un collage sonore d'émissions radio, de compositions techno, à la descente, les mêmes morceaux joués à l'envers. Ce Funicuscratch du label palois Relax Ay Voo est exemplaire de l'esprit qui a traversé toute la semaine dernière le festival Accès(s). Une façon de piquer la curiosité des 100 000 habitants et de remplir le no man's land culturel local. Danse, musique, archi, multimédia, art, cinéma ou vidéo, la manifestation est tellement hybride que le seul dénominateur commun semble ce «regard le plus ouvert possible» que prône le responsable de la programmation, Yann Chateigné, cet «accès à une vision de l'art qui ne soit ni une école ni une esthétique, mais un voyage dans les cultures électroniques». Et tandis que l'artiste irlandais Malachi Farrell jette le Trouble avec ses mécanismes faits de bric et de broc (des panneaux de carton, des fleurs en papier, des micros désuets, du laurier électrocuté) actionnés par des dispositifs «modernes» (détecteurs de présence qui déclenchent les tirs des canons dans Fin de siècle, sampling du Dictateur de Chaplin sur des micros mobiles), Grégory Chatonsky propose un voyage high-tech onirique, où le spectateur traverse murs, portes et fenêtres (virtuels) pour dévoiler des bribes d'histoires (Revenances). Les architectes de l'invisible Decosterd et Rahm construisent un
Critique
Accès(s), le melting Pau
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par Annick RIVOIRE
publié le 30 novembre 2001 à 1h47
(mis à jour le 30 novembre 2001 à 1h47)
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