Menu
Libération
Critique

ElecTricky.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 novembre 2001 à 1h46

(envoyée spéciale à Londres)

Tricky n'a pas envie de donner d'interview. Deux heures avant un concert londonien, il préfère la compagnie de ses tontons flingueurs qui viennent de le rejoindre dans sa loge. Une demi-douzaine de vieux messieurs en costume trois-pièces, aux gueules dignes de polars, enchaînent les whisky-coca. Tricky, ex-mauvais garçon de Bristol, enfant métis d'une mère suicidée alors qu'il avait 3 ans et d'un père évanoui dans la nature, vante le palmarès (entre dix-huit et vingt-neuf ans de prison) de ceux qui l'appellent leur «fils adoptif». De «vrais copains» que ses vrais oncles, trempés dans les histoires louches, lui ont présentés. Avec Tony, Joe, Jack..., le roi du trip hop, ex-partenaire de Massive Attack, a même enregistré un projet parallèle à sa carrière, Product of the Environment (Naïve) où les papys racontent leurs histoires de bandits.

De dos. Tricky défend ces jours-ci sur scène son sixième album, Blowback, plus accessible, plus rock et aussi plus largement programmé sur les radios américaines que les précédents. Soutenu par une puissante section rythmique, convulsé comme en transe, il tourne le dos au public, les trois quarts du temps: «Je ne suis pas un "performer", expliquera-t-il finalement au bar, après une heure et quart de show. Je ne chante pas, ni ne danse, alors j'ai besoin de me recentrer sur moi-même. Chose que je ne pourrais pas faire si je me mettais face au public.» Et quand le son ne lui plaît pas, il s'en va carrément, comme il