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Libération

Faculté d'innover

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publié le 30 novembre 2001 à 1h47

Pour motiver le déplacement, il est toujours possible de titiller la fibre historique, l'envie de pénétrer le saint des saints de la culture universitaire. Mais si les lundis multimédias de la Sorbonne sont ouverts au public, ce n'est pas pour cette seule raison mais plutôt pour agiter les idées, aérer les esprits et offrir un éclectisme rafraîchissant (1). Spécialistes, professionnels ou grands noms du Net viennent confronter leur expérience aux questions parfois pointues des étudiants. D'autres universités procèdent de la même ouverture: les rencontres de Paris-VIII accueillaient la semaine dernière Roy Ascott, fondateur de CAiiA-STAR (Centre de recherche avancée dans les arts interactifs) (2), l'école des Beaux-Arts de Bordeaux organise des conférences au Capc, musée d'art contemporain de la ville (3), comme avec les Net-artistes Jodi (jodi.org)...

Au-delà des bienheureux étudiants qui en profitent, à quoi sert un tel décloisonnement? Les consultants d'Andersen, qui présentaient à la Sorbonne leur étude sur l'Internet culturel en France, ont bousculé le responsable de la Réunion des musées nationaux en concluant au retard des institutions culturelles, «comparativement à l'industrie». Lequel répondait en évoquant l'effet peau de chagrin du marché de l'édition multimédia culturelle ­ les beaux-arts ne représentant «presque rien», 25 millions de chiffre d'affaires en 2000 (3,8 millions d'euros), sur 2,2 milliards de francs (335 millions d'euros) pour l'ensemble du marché, jeu