Une «révolution», «l'avenir du tissu» ! Le dernier salon Première vision, grand raout bisannuel des tendances textiles ne bruissait que de ça. Attachés de presse dithyrambiques, acheteurs et journalistes se pressaient autour du stand pour voir la «merveille»: un «tissu-vêtement» qui sort tout prêt du métier à tisser. Résultat: des robes, des T-shirts, des pantalons tricotés en 3 D, sans aucune couture. Au premier abord, la trouvaille ressemble à un quelconque bout d'étoffe. On s'approche, on passe une main, un cou, une jambe et, surprise, on se retrouve prisonnier de la maille. «Il suffit de se glisser dedans et plus besoin de couturier, le tissu est déjà un habit», jubile Andrea Fenati, responsable de la marque Sincronia et inventeur de ce «Sagomato» révolutionnaire. «Pour vivre, l'industrie textile ne peut pas se contenter de faire du tissu, résume-t-il. Il faut aller plus loin, innover.» Classé top secret, le processus de fabrication est protégé par un brevet déposé à l'Inpi. Sincronia, qui travaille avec de «grands créateurs» comme Marithé et François Girbaud ou Jean-Paul Gaultier le réserve dans un premier temps à la haute couture. «Le styliste me dessine la forme qu'il souhaite créer, je rentre les données dans la machine et le tour est joué», poursuit Andrea Fenati. Le tour de passe-passe fonctionne avec tous types de fils et permet d'ajouter poches, motifs et imprimés. A traquer bientôt sur les podiums et d'ici un an ou deux dans la rue.
Révolutions textiles
Parmi les