«C'est le méga buzz à l'entrée.» Carl de Canada, debout les mains dans les poches, l'air résigné, assiste à la fin anticipée de sa «secret party», organisée, sur deux étages, dans un ancien gymnase et un club associatif biélorusse, rue de Paradis à Paris (Xe). Entre quatre murs blancs surplombés d'une verrière, 800 danseurs s'éclatent encore au son d'un mélange électro-funk-house. Certains ont gardé leur sac et leur doudoune, d'autres sont en mini-robe de soirée. Moyenne d'âge: 25-30 ans, profession: «dans la com», «la pub» ou «la prod». De l'autre côté d'une grande cour, une centaine d'«invités» se presse derrière les grilles, retenus par un cordon de policiers en tenue et en civil. Une jeune femme en escarpins pointus et veste Gucci se rebelle: «On est jeunes, il n'est que deux heures du matin, vous n'avez pas le droit de nous empêcher de faire la fête!» Face à elle, le fonctionnaire de police ignore le sac à main brandi. «Mademoiselle, si vous continuez, je vais m'énerver», articule-t-il, impassible, avec un fort accent du Sud-Ouest.
Lieux insolites. Le mail d'invitation était pourtant formel: «Keep it underground, ne pas faire suivre, une copie de ce mail sera exigée à l'entrée.» Mais les quelques centaines d'«happy few» informés de ce «bon plan» n'ont pas pu s'empêcher de faire circuler l'adresse. «Une fête privée dans un lieu insolite, avec des conso à 20 F (3,05 euros), de la bonne musique, t'es obligé d'en parler à tes potes, sinon t'es un traître», explique un jeune