C'est presque difficile à croire tant son récent Million Dollar Hotel était ridicule, mais Wim Wenders fut un cinéaste majeur des années 70 et 80. Alors que le drame de la partition allemande irriguait de manière plus ou moins consciente ses films, la chute du mur de Berlin en 1989 a brutalement tari son imaginaire. Il suffit de comparer les Ailes du désir, réalisé trois ans avant la réunification allemande, et sa suite Si loin, si proche!, tournée deux ans après, pour mesurer la dégringolade: subtilité et beauté dans le premier cas, pesanteur et laideur dans le second. Le beau DVD d'Arte permet de retrouver les anges des Ailes du désir dans toute leur splendeur, grâce à une impeccable remasterisation images et son, supervisée par Wenders qui, pour l'occasion, a enregistré une interview à mi-chemin du making of et du commentaire d'images. Même qualité de restauration et même appareillage critique pour Paris, Texas, le plus gros succès public de Wenders, qui témoigne de sa deuxième grande source d'inspiration: l'Amérique, ses grands espaces et son cinéma. Entre un récit de l'écriture mouvementée du scénario avec Sam Shepard et ses souvenirs de la palme d'or obtenue en 1984, le cinéaste y livre au passage une des clés de son oeuvre: «L'histoire de Travis est un peu celle de tous mes films: l'histoire de quelqu'un qui, comme moi, est né dans un endroit beaucoup trop petit pour lui.».
Tambour et Coup de grâce
Arte Vidéo édite simultanément deux films de Volker Schlöndorff: le grin