Chinguetti envoyée spéciale
En fin de compte, c'est un peu comme le ski. Au quatrième jour, on perd tous ses moyens. Marie ne sait plus s'il faut faire «tchok tchok tchok» ou «tch tch tch» pour que le chameau s'agenouille. Du coup, elle essaie en alternance l'une et l'autre onomatopée. L'animal, totalement décontenancé, ploie l'encolure, mais continue à avancer.
Pourtant, la journée avait plutôt bien commencé. Il faisait moins chaud que la veille et Marie avait réussi à monter seule. Un pied nu le gauche sur le genou du chameau, la main gauche aussi sur l'encolure, le pied droit sur la bosse, l'autre main sur la selle et hop! une petite conversion du bassin pour atterrir sur la peau de mouton. Un réel progrès par rapport au premier jour où il avait fallu deux chameliers et un guide, se retenant gentiment de rire, pour la hisser là-haut. Quant à hier, son chameau, de son petit nom «Le Siffleur», était parti au galop pour rejoindre ses camarades au pâturage. Ahmada, le plus vieux des chameliers, avait piqué un sprint, pieds nus dans le sable, pour arrêter la bête. Mais Marie était restée en selle et elle n'en était pas peu fière.
Ce «stage de méhari», c'est une idée de Mahmoud. Le jeune homme se demandait comment attirer de nouveaux clients dans les dunes de Chinguetti. Et surtout, comment faire revenir ceux qui avaient déjà tout testé: le 4x4, le trekking, le plongeon dans l'oasis de Tergit, le quad des sables et les légendaires bibliothèques de la septième ville de l'is