Hypnose, vague à l'âme, neurasthénie ou zénitude abyssale? Personne ne sait encore à quels effets secondaires l'amateur du premier DVD ambiant s'expose. S'absorber dans la contemplation de boucles d'images de baignade pousse de toute évidence à la somnolence. Mais l'idée de Souvenirs from the earth est tout autre: ce premier DVD conçu pour «meubler» les murs présente les vidéos de Markus Kreiss comme à voir plutôt qu'à regarder. Née de la rencontre d'un rescapé français de la nouvelle économie et d'un vidéaste allemand, Souvenirs from the earth n'est encore qu'un beau projet qui pourrait tourner au jackpot. Déjà, quelques endroits estampillés dernier cri l'ont adopté, tels la jeune librairie Ofr, le Web Bar ou le Centre national de la photographie à Paris, le singulier disquaire 25 Records en Allemagne (25 albums et pas un de plus y sont mis en vente chaque semaine), la librairie de la Tate Modern Gallery à Londres et, cerise sur le gâteau branchouille, le Totem à New York, qui, comme tout membre de la tribu hype le sait, est le Colette américain.
Spectacle minimaliste. L'idée est de toute façon dans l'air du temps: il y a quelques années, des vidéos de poulet en broche ou de feu dans la cheminée avaient lancé la vague dans sa version humoristique. Entre-temps, les DJ's ont fait des petits VJ's, les «vidéo jockeys» qui pratiquent la création d'images en direct lors de sets techno. Manquait à l'appel les contenus qu'attendait Bill Gates pour sa maison du futur équipée d'écrans