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Libération

Roy Stuart cliches x

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publié le 3 janvier 2002 à 21h34

«Tout le monde enlève ses chaussures!», ordonne le photographe avant même que les présentations ne soient faites. Le monsieur bien mis qui est monté avec le journaliste a l'air un peu interloqué, bredouille qu'il est venu pour acheter une cassette... L'affaire est faite sur-le-champ, au revoir. Pour les quelque 250 000 possesseurs des trois volumes de Roy Stuart publiés par Taschen, cet appartement de la rue Richer est une sorte de temple mythique, toile de fond de bien des photos trouvées dans les revues fétichistes comme Leg Show ou sur les cassettes maison distribuées uniquement par le photographe. Mais on est d'abord surpris par l'accessibilité du personnage: il est le seul de l'immeuble à avoir son nom sur les sonnettes de la porte cochère: «Roy Stuart, photographe». Et plus bas, «Studio A».

C'est dans ce fameux Studio A que le New-Yorkais travaille, habite et fait ses affaires depuis dix ans. On est un peu ému de reconnaître les moulures de l'appartement XIXe, les parquets et hauts plafonds, le médaillon romantique en plâtre au milieu du mur, et le punching bag recouvert d'un drap qui pend au milieu de la pièce principale, totem de bien des séances de bondage ou tortures soft dans les Glimpse, série de vidéos de l'artiste.

Fourrures. La rue Richer était anciennement la rue des fourreurs, mais c'est un autre genre de fourrures qui défilent dans le Studio A: celles, sans apprêt ni rasage, des jeunes filles, françaises ou étrangères en visite à Paris, qui servent de modèles