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Libération

Au tour de Babelsberg de se plier a Messier

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Propriété de Vivendi, les studios allemands vont licencier.
publié le 7 janvier 2002 à 21h36

Le coup va être difficile à encaisser pour les mythiques studios de cinéma Babelsberg, au sud-ouest de Berlin. Depuis le 11 septembre, le hall Marlene-Dietrich, où l’actrice a interprété l’Ange bleu, est balayé par les vents. Depuis le tournage de la Pianiste de Roman Polanski, et l’Ennemi aux portes de Jean-Jacques Annaud, les commandes se font rares. Et l’année 2002 s’annonce rude. Thierry Potok, le PDG des studios, installé à ce poste par le groupe Vivendi, propriétaire des studios, devrait annoncer ce matin au comité d’entreprise la suppression d’un tiers des effectifs travaillant sur le site, soit une centaine de personnes.

Interdiction levée. Vivendi n’est pas une entreprise philanthropique, comme l’attestent les récents propos de son président, Jean-Marie Messier («J2M»), au sujet de «l’exception culturelle française». Vivendi veut bien donner dans le cinéma à condition que cela rapporte. Or, pour l’instant, «J2M» n’a pas revu un centime des 500 millions d’euros investis dans les studios depuis près de dix ans. Jusqu’au 31 décembre 2001, Vivendi n’avait pas le droit de licencier. En 1997, le cinéaste allemand Volker Schlöndorff, qui dirigeait alors les studios, avait passé un contrat avec les salariés. Pas de mouvements sociaux, pas d’augmentations salariales, et en échange la sécurité de l’emploi. C’était l’époque où le tandem Volker Schlöndorff-Pierre Couveinhes, aux manettes depuis 1992, espérait sortir les studios du marasme en quelques années, notamment grâ