Il y a un an, le musée Dapper s'installait au 35, rue Paul-Valéry (XVIe arrondissement parisien), à deux cents mètres de sa précédente adresse au 50, avenue Victor-Hugo, où il se tenait depuis 1986. A l'inauguration, la directrice, Christiane Falgayrettes-Leveau, avait précisé que ce déménagement, ainsi que le projet architectural du nouveau lieu, correspondait à un changement d'orientation. Elle souhaitait ouvrir celui-ci à d'autres cultures, notamment caraïbes, et créer des ponts entre arts premiers (spécialité maison) et artistes du XXe siècle.
Trois en une. Première exposition organisée sous ces auspices, «Lam métis». D'entrée, il est dit: «Lam métis, non pour dire son sang mêlé d'Afrique, d'Europe et de Chine, mais pour reconnaître que son style sans équivalent, entrecroisant et unifiant par les ressorts de sa plasticité diverses ascendances artistiques, préfigure cet art hybride et composite qui s'affiche aujourd'hui...» Tel qu'il est présenté, l'ensemble propose au fond trois expositions en une: des pièces d'art primitif, des oeuvres de l'artiste cubain (1902-1982) et les rapprochements à faire entre les deux.
La première est la plus spectaculaire, comme en témoigne la sélection, séparant l'art océanien (salle du bas) et africain (salle du haut), avec pour l'un et l'autre une quinzaine de pièces majeures. A l'exemple de ces deux figures yipwon (aire du Moyen-Sépik en Papouasie-Nouvelle-Guinée) qui, dans les cultures alamblak et yiman, trônaient à l'occasion des activité