(notre correspondant
à Marseille)
Le cinéaste François Reichenbach a filmé Jacques Chirac, Mireille Mathieu en Amérique, Pelé, sa banque, Air France, Arthur Rubinstein, le gardien de but Pascal Olmeta et la Passion selon le peuple mexicain. Aujourd'hui, on découvre la passion selon François Reichenbach: sa passion du Mexique. Soit une folle collection de 3 105 objets d'art populaire, amassée sur un quart de siècle, entre 1970 et sa mort en 1993. Depuis le 15 novembre, le musée marseillais d'Arts africains, océaniens, amérindiens (MAAOA) en expose une partie, environ mille pièces, dans une salle permanente qui lui est dédiée. Volontairement surchargé, l'ensemble recrée l'empilement qui avait fini par envahir la maison du cinéaste. «A la fin de sa vie, il recevait les objets par caisses entières, c'était pathologique..., explique le directeur du MAAOA, Alain Nicolas. Chez lui, il n'y avait plus de place. Il y en avait sur ses murs, sur son lit, dans ses toilettes, dans sa cuisine... C'était devenu compulsif. Quand il ouvrait les caisses, il était sur une autre planète.»
A côté des masques (hommes, femmes, diables, animaux, dont le jaguar il en possédait plus d'une centaine , êtres fantastiques), on découvre les arbres de vie, chandeliers à plusieurs branches représentant la Création, l'arche de Noé ou Batman. Plus loin, des potières ont réinventé des images d'Epinal, scènes scatologiques à l'appui. Plus spectaculaires encore, les monstres en papier mâché (alebrijes) ou les sup