Rencontre avec le trublion Bill Plympton, au sortir d'une avant-première des Mutants de l'espace à Paris.
D'où vous vient cette obsession pour le gore?
J'ai commencé à dessiner à l'âge de 3 ans. Ma mère me laissait dessiner sur les murs, puis à 5 ans, manquant de papier, je dessinais sur les emballages de viande.
Et la provocation?
Je pense que je deviens de plus en plus provocateur. Le public adore ça. Rien n'est plus ennuyeux que ce qui est normal.
Comment parvenez-vous à autofinancer vos films?
Mon plus gros revenu vient des films courts, des publicités, puis viennent les T-shirts, les DVD. Je vends aussi mes dessins. Push Come to Shove, par exemple, était une commande. Mon plus gros succès en terme d'argent reste 25 Ways to Quit Smoking. Des associations de lutte contre le cancer l'ont acheté.
Pour «les Mutants de l'espace», des festivals de Sundance à Annecy jusqu'à Deauville, vous vous êtes transformé en véritable attaché de presse...
Je suis un indépendant, sans major pour me supporter. Comme indépendant, je dois me vendre. Cela me surprend encore d'entendre que je suis alternatif ou underground, parce que je me considère comme un cinéaste grand public.
C'est ce qui vous pousse à vouloir devenir l'égal de Disney?
J'ai vraiment envie d'avoir la même audience que Shrek et j'admire le marketing façon Disney. Je pense aussi fonctionner sur le même mode de «sexe et violence» que les American Pie ou autres Scary Movie!
Ce n'est pas gênant de travailler seul, dans ce cas?
Si, évidemment