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Libération

La grève prend racine au Musée de l'Homme.

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Le personnel conteste le déménagement des collections.
publié le 9 janvier 2002 à 21h37

«La situation est bloquée.» Encore placide, mais pas loin de changer d'humeur, Jean-Claude Moréno, l'administrateur provisoire du muséum, en prend acte: depuis cinquante-trois jours, le musée de l'Homme, au Trocadéro, est fermé au public. Hier, comme chaque jour, une assemblée du personnel a reconduit le mouvement et décidé d'une manifestation à Matignon le 16 janvier. Objectif: empêcher le déménagement de la collection d'ethnologie du musée de l'Homme, confiée au futur musée dit du quai Branly, ex-musée «des Arts premiers».

Drôle de conflit. Dur et mou à la fois. Dur, puisqu'il dure. «Je n'avais jamais fait cinquante jours de grève», s'étonne un membre du comité du même nom. «Mais qui sont les grévistes?» s'interroge Jean-Claude Moréno. Il ne dispose d'aucun recensement lui permettant de «distinguer grévistes et non-grévistes sur les 129 agents du musée de l'Homme. Dans ces conditions, tout le monde est payé, cela peut durer jusqu'au printemps», s'insurge-t-il.

«Illégal». De leur côté, les grévistes lui remettent une motion protestant contre le caractère «illégal» d'un déménagement qu'ils contestent. Réclament un «ordre écrit» pour y participer. Et l'accusent de «brader» ou de «mettre en péril» les collections.

Accusations réfutées par Stéphane Martin, PDG de l'établissement du quai Branly, qui a prévu «deux ans et demi» pour réaliser ce «grand chantier du déménagement dans des conditions de sécurité négociées avec le muséum et en prenant toutes les précautions nécessaires». R