Voilà à peu près ce qui nous va (loin derrière Opération Espadon bien sûr, pour un «plus» exclusif Travolta), dans un certain coeur de cible policier à suspense. Ourdie en bleu acier Melville, une mécanique à se ronger cathartiquement 2 h 07 de rang (sixième rang) sans relache. Tout est comme il faut, même les défauts: duo cabot (Brad Pitt un peu à gifler, Redford portant trop négligemment le col relevé à l'amidon les deux bien quand même), héliportages, théâtres des opérations, formation à la grecque du jeune loup par le maître ancien; montage analytique, c'est-à-dire littéraire, par réminiscences concentriques, ambiance fin de règne... C'est la révolution culturelle à la CIA: les gardes rouges technocrates du bureau central giflent sur ordre les mandarins air connu, de Moscou au dégraissage libéral. ça leur passera mais pour le moment, Nathan Muir (Redford), un de ces as du renseignement sur le retour (donc un vieux con), prend sa retraite ce soir. D'ici là, qui sait ce qui peut encore arriver? Surtout si le petit procès révisionniste en cours implique un revenant, Tom Bishop, tête brûlée portée disparue depuis Beyrouth... Tsst-tsst. A ce stade, voilà déjà: 1) le «compte à rebours» dramatique de service: le Dernier Jour du Condor; 2) la trame passionnelle un amour d'hommes d'élite: The Deer Hunter II, le retour. En attendant le rancart, sur fond de nostalgies inquiètes, le vieux fauve Redford porte encore beau, et roule Porsche, rugissante telle une pub Braun Sixtant
Dans la même rubrique