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Libération
Critique

Le hip hop, de la banlieue au théâtre.

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publié le 11 janvier 2002 à 21h39

Depuis sa première édition, il y a dix ans, le festival «Suresnes Cités Danse» initié par le Théâtre Jean-Vilar, fermement soutenu par le maire Christian Dupuy, n'a pas craint de rapprocher des formes qui se dédaignaient ou s'ignoraient. C'était du temps où le hip-hop lui-même avait du mal à fréquenter d'autres formes artistiques, de peur que son propos soit déformé, récupéré, ou tout simplement mal compris ­ crainte légitime puisque l'on parlait de danse de banlieue, de rue. Comme d'autres programmateurs, certes rares mais tenaces, Olivier Meyer, directeur du théâtre, s'est battu pour une vision artistique, et pas seulement sociale, de cette discipline qui ne s'est jamais résumée à des démonstrations et des tours sur la tête (même si cela fait partie de la culture et du langage hip-hop).

Rébellion. Les critiques n'ont pas manqué de fuser: «Les théâtres sont pris d'assaut par la racaille», «C'est pas de la danse», d'une part; de l'autre: «Ils sont à court d'idées et se servent de nous pour renouveler le public». Mais les danseurs et les chorégraphes ont eu raison de ces remarques mal dégrossies, faisant de «Jean-Vilar» un de leurs rendez-vous et lieux de travail favoris. Même s'il y eut un vent de rébellion... Car certains hip-hopers revendiquaient, assez logiquement, leur place de chorégraphe. Mais les malentendus se sont désormais dissipés, la plupart jouant le jeu de cette confrontation, et les chorégraphes hip-hop figurant aujourd'hui, eux aussi, dans le programme. Le fes