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Libération

B. Monkey et Zoolander.

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par BAYON
publié le 16 janvier 2002 à 21h41

Une salle parisienne en semaine de lancement, B. Monkey méritait mieux. Ne serait-ce que pour Rupert Everett ­ la grognonne Nikita de service, Asia «fille de» Argento, restant en observation probatoire. Guère attrayante, elle joue un peu comme elle écrit, forniquant idem apparemment ­ à l'écran, s'entend. Crac, cramouille à l'air ­ qu'est-ce que t'attends? Le prince charmant à face de batracien (il le dit), prognathe à lunettes, en reste plat comme deux ronds de flan.

Le ressort de sa débandade romantique tiré en longueur, si l'on peut dire, on flâne à Londres, Saint-Germain-des-Prés, et le sax de cave requinque l'escargot.

Le filmage de ce coup de foudre flasque est joliment photographié (comme le Postier), contrastant grands espaces, avec cottage, et demi-jours avec vomi, rails, dépravation et calibres de «ville empoisonnée» ­ comme dit Jean Lorrain. Qui eût aimé Everett, comme il pose l'ennui enchnouffé et tabassé, la déchéance wildienne, avec câlin en prime à l'autre parafolle.

On a parlé de Nikita, c'est ça; perdition, rédemption: une casseuse à la noix existentialiste rencontre l'amour. Plutôt, elle est rencontrée par un amoureux, dont tout la sépare. Vieux garçon verbeux, Alan est square, Béatrice trash; elle flirte avec le vice, il enseigne, entiché de jazz et d'enfance maltraitée. Ils finiront sans doute heureux avec des bébés réacs. Mais la route en Jaguar volée qui mène à cette assomption bobo, rappelant un cinéma anglais finement scabreux à la Withnail & I, vaut pre