Jean-François Jonvelle est mort mercredi, d'un cancer, à 58 ans. Beaucoup de femmes, lectrices d'Elle ou de Marie-Claire, connaissaient ses photos sans le savoir, à travers les images publiées dans ces magazines. Beaucoup d'hommes, eux, appréciaient sa signature pour le spectacle des jolies filles dévêtues dont il remplit divers albums à succès. Et tout Paris, l'espace de quelques jours, il y a quinze ans, avait respiré au rythme de son objectif malicieux, quand Miriam, la fille en maillot de bain placardée en grand format dans la rue, avait promis «Demain, j'enlève le haut», puis «Demain, j'enlève le bas».
Né à Cavaillon, en 1943, Jean-François Jonvelle avait fait son apprentissage en devenant, à 20 ans, l'assistant du photographe américain Richard Avedon. Passé indépendant, il trouva sa voie au plus près du corps des femmes, et de leur lingerie, travaillant pour la presse de mode ou pour les magazines, comme Stern.
Jonvelle aimait photographier «celles qu'il aimait» et avec qui il vivait. Ses photos et modèles n'irradiaient ni la sophistication, ni la crudité, mais le charme simple que les Américains attribuent à la «girl next door» (la fille d'à côté). De préférence en petite culotte. Il en fit la matière de cinq albums. «Il s'agit d'un érotisme domestique, non d'un érotisme de palace ou d'hôtel montant avec tout le bataclan des désirs incertains», notait Bernard Chapuis dans l'introduction du premier, Celles que j'aime, paru en 1983. Suivirent, dans la même veine: Jonvelle