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Libération
Critique

Percussions de Strasbourg, chapeau!

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publié le 18 janvier 2002 à 21h43

La percussion est, avec la voix, l'un des deux premiers instruments utilisés par l'homme pour produire des sons. Ce n'est pourtant qu'au XXe siècle que la musique occidentale se l'est appropriée comme instrument soliste, digne de susciter la créativité des compositeurs. Quarante ans après leur création, les Percussions de Strasbourg peuvent s'enorgueillir d'avoir accompli un travail similaire à celui entrepris par Rostropovitch pour le violoncelle. C'est en partie grâce à elles si le public et les compositeurs s'intéressent désormais à la percussion, et à son écriture.

Né le 19 juin 1957 à Toulon, Jean-Paul Bernard a fait ses classes comme trompettiste dans les groupes de son père, accompagnateur des Montand et consorts lorsqu'ils venaient se produire dans le Sud après-guerre. Il a connu «les vieilles profs de solfège», mais se définit comme autodidacte ayant plus appris dans les bals, «où il faut souvent déchiffrer et s'adapter au contexte sans délai». A14 ans, le lycéen passe à la batterie. Le rock et le jazz lui semblent «plus libres, jeunes, une musique alors de revendication». Il écoute Ed Blackwell, Elvin Jones et Jack de Johnette, suit les masterclasses de Daniel Humair, s'intéresse à Hendrix, Magma, Genesis et Yes. Son groupe de lycée, Jadis, monte à la capitale, se produit au Golf Drouot, passe dans l'émission de Freddy Hausser et quelques festivals. A 20 ans, pour accompagner une copine qui veut faire le conservatoire, le chevelu s'inscrit en classe de percussion. G