Ce samedi débutent les défilés haute couture printemps-été 2002. Un événement puisque mardi prochain, lors d'une présentation-retrospective au Centre Pompidou, Yves Saint Laurent tirera sa révérence. La fermeture de cette maison prestigieuse est une date et un symbole : comme l'a prophétisé Pierre Bergé, mentor de Saint Laurent,la haute couture coïncidait avec un art de vivre qui a disparu. Certes. Mais quitte à contrarier monsieur Bergé, plaidant pour beaucoup pro domo, le fait est que la haute couture s'obstine.
Dans des maisons régénérées par de nouveaux créateurs (Galliano chez Dior), mais aussi du côté des valeurs sûres (Lagerfeld chez Chanel, Lacroix), des talents du prêt-à-porterqui s'y sont récemment essayés(J.-P. Gaultier) ou des vieilles gloires, tel Courrèges, qui s'y adonnentà nouveau. Encore plus symptomatiques, des nouveaux noms comme Anne Valérie Hash ou Fred Sathal.
Mais cet artisanat hors de prix et souvent déficitaire est financé par des hommes d'affaires «réalistes» qui ne le maintiennent en survie que parce qu'il leur sert de vitrine pour vendre un autre genre de mode : accessoires, parfums, cosmétiques.
La haute couture a donc encore un peu d'avenir... jusqu'à ce que le prêt-à-porter de luxe, plus commercial, moins coûteux, ne lui rafle la mise.
La fermeture définitive de la maison de couture Yves Saint Laurent repose la sempiternelle question de la nécessité et de la viabilité de la haute couture française. Pierre Bergé, ami, financier et bras droit de Yves