C'est donc un chantier destiné à le rester. L'architecture du Palais de Tokyo est éloquente. Les maîtres d'oeuvre Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, Bordelais de 46 et 45 ans, ont repris le chantier arrêté de ce qui devait être à l'origine le Palais du cinéma commencé par Franck Hammoutène. De ce «déjà là» ils ont fait un «jamais vu» institutionnel. Un escalier monumental déshabillé de tout coffrage, une infrastructure apparente, une verrière dégagée de tout écran, des murs laissés à l'état brut mais encore maquillés des traces de leurs précédentes occupations et, par ailleurs, une coupole années 30, sorte de casque colonial surmontant des piliers dont la surface pousse l'affectation jusqu'à conserver la saignée d'anciens sondages, l'édifice présente ainsi un condensé de son histoire et reste ouvert à toute proposition. Avec le peu de moyens financiers dont ils disposaient (4,753 millions d'euros pour 8700 m2), nos duettistes, dont l'économie de construction est la spécialité, se sont concentrés sur la stabilité et la mise en conformité du bâtiment. On pourrait dire que cet intérieur est une façade, ou plutôt une vitrine de ce à quoi devrait être destiné ce «site de création contemporaine» qu'est désormais le Palais de Tokyo. Reste à l'occuper.
Axes. C'est ici qu'interviennent d'autres duettistes en la personne de Nicolas Bourriaud (36 ans) et Jérôme Sans (41 ans), directeurs de l'endroit. Pour l'inauguration, une trentaine d'artistes ont été sollicités, certains d'entre e