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Interview

La haute couture travaillée au corps : Christian Lacroix, John Galliano, Jean Paul Gaultier

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Langage, oxygène, rêve... ce que représente cet artisanat de luxe pour trois créateurs.
publié le 21 janvier 2002 à 21h44
Comment va la haute couture?

Certains la disent agonisante, d'autres en plein renouveau. En tout cas, cette institution typiquement française, frappée tout autant par le départ historique d'Yves Saint Laurent que par l'arrivée non moins symbolique d'une flopée d'acharnés du bel ouvrage, se trouve à une étape charnière de son évolution.

Quel intérêt, pour une griffe, à profiter du label couture? Les clientes sont-elles garantes de sa santé? Quel besoin pour un créateur de se frotter au savoir-faire unique des ateliers et des maîtres artisans? Ceux qui, deux fois par an, s'emploient à cet art, sont le mieux à même de nous éclairer sur la place de la haute couture, aujourd'hui, et de tenter d'imaginer son avenir.

Christian Lacroix

A sa façon, Christian Lacroix fut le premier à régénérer la haute couture, chez Patou, dès 1982, et grâce au soutien de Bernard Arnault, sous sa propre griffe, depuis 1987.

«La haute couture, c'est le langage que j'ai choisi instinctivement. Celui de la vie théâtralisée, exacerbée, les fantasmagories de l'enfance. Elle parle autant, sinon mieux, de l'époque, du temps, du moment, que le prêt-à-porter, avec lequel les frontières deviennent de plus en plus floues. La génération qui arrive est couture, comme le montrent la plupart des lauréats de Hyères (1). Je trouve que, vingt ans après mes débuts, le paysage se ressemble: des créateurs de prêt-à-porter faisant des collections bien plus «couture» que certaines maisons de haute couture qui ne font que du prêt-à-porter de luxe dans le meilleur des cas.

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