C'est l'émoi dans le milieu du graffiti à Paris. Les services de police confirment qu'une enquête judiciaire est en cours, mais, sous le coup d'une commission rogatoire, ils s'interdisent de divulguer toutes informations sur le nombre exact d'interpellations et sur les méthodes employées. Du coup, les rumeurs vont bon train. En deux mois, 100 à 200 de ces acharnés de la bombe aérosol auraient, dit-on, été interpellés dans le cadre d'une grande campagne de répression du tag.
Au vert. Seules certitudes: un photographe friand de clichés de ces peintures éphémères sur les murs, trains et autres supports publics a été perquisitionné à son domicile et une équipe de télévision d'Envoyé spécial a filmé les arrestations dans le cadre d'une émission sur le sujet. Inculpé pour dégradation volontaire de biens servant à l'utilité publique, les prévenus risquent de fortes amendes et des peines de prison, dans le meilleur des cas des travaux d'intérêt général.
Du côté des groupes de «graffiti artistes» ou des taggeurs, on préfère se mettre au vert. La plupart ont retiré leur page Web d'Internet, évitent de sortir la nuit pour tagger et se refusent à donner les noms des copains arrêtés. Parmi eux, «Disco», du collectif CMP, auteur, entre autres, du tag long de 18 places de parking sur les murs du squat d'artistes le Frigo. «Je tagge depuis quatorze ans, explique-t-il. Aujourd'hui, j'ai un enfant, je ne risque pas tout pour le graffiti. Mais c'est vrai que, depuis quelques années, le tag est r