Rome correspondance
Les têtes du cinéma italien commencent à tomber. Le gouvernement de Silvio Berlusconi a en effet entrepris depuis quelques semaines une grande lessive dans le milieu culturel, en particulier dans les institutions liées au grand écran. De l'Istituto Luce à la Biennale de Venise, en passant par l'école de cinéma de Rome, les remplacements à la hussarde se succèdent, provoquant une levée de boucliers, en premier lieu parmi les metteurs en scène.
Anticipations. Les professionnels du cinéma italien ont décidé de monter au créneau à la suite de la nomination intempestive, début janvier, du sociologue Francesco Alberoni en remplacement du très respecté critique Lino Micciché, ancien directeur de la Mostra de Venise, à la direction de l'illustre Centro sperimentale de Rome (devenu l'Ecole nationale de cinéma depuis quelques années). Le mandat de Micciché expirait début avril. Le nouveau gouvernement a décidé d'anticiper son remplacement (lire ci-dessous). En réaction à ce passage en force, ils étaient plusieurs centaines vendredi dernier au palais des Expositions de Rome à dénoncer, à l'appel du syndicat des auteurs cinématographiques (l'Anac), la mainmise du magnat de la communication sur les grands écrans de la péninsule et appeler «à la résistance». «Le nouveau gouvernement cherche à la fois à occuper les postes et donner un coup de barre à caractère culturel», s'inquiète Gillo Pontecorvo, l'auteur de la Bataille d'Alger, qui a publié dans le quotidien l'Unità u