On ne voit pas au festival Premiers Plans à Angers que des films de débutants. Pour l'édification du jeune public qui se presse ici avec enthousiasme, on projette aussi des rétrospectives. Outre celle consacrée à Maurice Pialat (Libération du 16 janvier), il y en a deux qui valent le déplacement. La première réunit tous les longs métrages d'un étrange cinéaste, Victor Erice. En tout, trois superbes films de l'Espagnol, réalisés en trente ans: l'Esprit de la ruche (1972), le Sud (1983), et le Songe de la lumière, faux documentaire qui sidéra la critique internationale lors du Festival de Cannes 1992.
«Disposer d'une veste.» A Angers, on présente également tous les films du Finlandais Aki Kaurismäki, de Shadows in Paradise à Juha, et une «leçon de cinéma» lui est confiée. Il est venu faire cet exercice dimanche matin en compagnie d'Elina Salo et d'Evelyne Didi, deux de ses actrices, d'André Wilms, un de ses acteurs fétiches, et de son ami Peter von Bagh, patron de la cinémathèque finlandaise et du festival du Soleil de minuit. Ex traits des échanges: «Comment écrit-on un scénario?» «Il faut d'abord disposer d'une veste avec une poche assez grande pour y mettre les paquets de cigarettes que l'on va griller, d'une table, d'une chaise, d'une machine à écrire attention, pas d'ordinateur. Et d'un week-end. Le samedi matin, vous commencez par vous désespérer: vous n'êtes bon à rien, vous déchirez systématiquement ce que vous écrivez. Samedi après-midi, vous ramassez les feuilles qu