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Libération
Critique

Corps à corps sans corps

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publié le 24 janvier 2002 à 21h47

Forêts de bambous de carbone noir, fleurs de lotus en papier de riz qui reflètent leurs vidéos sur un sol de laque noire, écrans géants en palissade obligeant à concevoir un travelling, phare qui balaye des esquisses de mouvements, écrans jouant au plié-déplié... Les Topologies de l'instant, imaginées par n + n corsino au musée d'Art contemporain de Marseille (MAC), invitent au voyage dans des paysages où la technologie se fait poésie, où le rapport aux installations fait appel aux sensations de vertige, d'accélération, de * d'ondulations pour aller au plus près d'une cinétique des corps, marotte du couple de chorégraphes marseillais. Les sept nouvelles installations présentées à Marseille à côté de pièces plus anciennes sont toutes des oeuvres sans nom, au statut hybride, entre art vidéo, création numérique et danse «augmentée».

Le visiteur enlève ses chaussures pour fouler la laque noire, manie le joystick de la première «navigation chorégraphique 3D», une époustouflante plongée dans un monde de réalité virtuelle où des clones de danseurs disparaissent dès qu'on tente de les saisir et invitent à se perdre dans des labyrinthes où la gravité s'inverse. Les corps filmés sont-ils réels ou fictifs? La danse de n + n corsino est-elle encore de la danse? Peut-on chorégraphier le mouvement sans passer par la scène? Toutes ces questions, voilà des années que les Corsino les ont réglées. Elles ne les intéressent pas plus qu'égrener l'ensemble des technologies utilisées dans leurs cré