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Libération

La haute couture pique encore

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Les collections été 2002 font dans la variété. Lacroix se lâche et Gaultier excelle.
publié le 24 janvier 2002 à 21h47

Jean Paul Gaultier et Yves Saint Laurent ont en commun une certaine sensibilité. Ce sont des stylistes. Ils récupèrent, détournent et associent l'inassociable. En digne héritier, Jean Paul Gaultier récupère des classiques comme le trench, vêtement que le maître avait déjà transposé dans le vestiaire féminin, mais il le transforme carrément en robe du soir. A la saharienne de l'un, correspond peut-être le tee-shirt marin de l'autre. Mais si, depuis vingt ans, Yves Saint Laurent a définitivement «installé» ses classiques, ne se livrant plus qu'à d'infimes variations sur les proportions, Jean Paul Gaultier insuffle, chaque saison, une irrésistible fantaisie à ses vêtements cultes.

La couture de Jean Paul. Ainsi, pour cet été, des bandes de crêpe drapées dessinent les rayures de son tee-shirt marin, qui s'évase en traîne au dos d'un pantalon de mataf. Gaultier excelle, une fois de plus, dans le registre «Paris sera toujours Paris», avec une collection parigote, plus montmartroise qu'avenue Montaigne. Entre décolleté, foulard et tutu, il télescope Amélie Poulain et french cancan pour une couture canaille ou les seins pointent sous la soie et les gambettes jaillissent du tulle. A chacun ses héroïnes, quant Yves Saint Laurent fait défiler Jerry Hall ou Princesse Mounia, on croise Laurence Treil ou Violetta Sanchez sur les passages de Gaultier. A l'heure où Yves se retire de la haute couture, on pourrait se demander si Jean Paul ne devrait pas, lui, arrêter le prêt-à-porter, tant c'e