Crinière et moustaches inchangées depuis au moins vingt-cinq ans, Paul Vecchiali (né à Ajaccio en 1930) avoue, non sans fierté, s'inscrire au sein du cinéma français «encore plus loin que la marge, même pas dans le cahier». Sa carrière en dents de scie, débutée en 1961 par un film perdu, inachevée avec un téléfilm sur la vie de labolitionnniste Victor Schoelcher (1998), manie les thèmes et les inspirations les plus inavouables, dans un mélange de rouerie (une connaissance astronomique du cinéma) et de naïveté assez confondant. Pêle-mêle: le porno (Change Pas de main, 1975), la peine de mort (la Machine, 1977), le mélo (Corps à Coeur, 1979), la collaboration (En haut des marches, 1983), la prostituée au grand coeur (Rosa la vie, 1986), la drague homosexuelle (Once More, 1987) et même Guy des Cars (l'Impure, 1991). Son culte des actrices (avec Danièle Darrieux, au top) n'empêche pas son égal intérêt pour les amateurs, petits rôles où s'illustrèrent Paulette Bouvet, Philippe de Poix... Simultanément à la rétrospective que lui consacre la Cinémathèque française, Paul Vecchiali, du fond de sa tanière, dans une ruelle du Kremlin-Bicêtre, met la dernière main à un énorme dictionnaire du cinéma français de 1929 à 1939 (prévu chez Stock), dont il a visionné tous les films, pour que le critère de subjectivité qui leur est appliqué soit le sien.
Y a-t-il une continuité dans le cinéma français?
Il y a quelque chose de français dans le cinéma, qui s'est étiolé dans les années 1940, est pre