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Libération
Reportage

Washington taupe-secret

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Dans la capitale préférée des espions, d'anciens agents promènent les touristes dans les repaires de la CIA et du KGB. Frisson garanti.
publié le 25 janvier 2002 à 21h48

Washington de notre correspondant

«Vous rencontrerez un ancien officier du KGB et un ancien agent du FBI. Ils seront au croisement de la 10e et d'H street, à 9 heures 15 précises.» Petit frisson: le trottoir est aussi désert que la route qui borde le champ de maïs de la Mort aux trousses. D'autres gens, à qui le «Centre for Counterintelligence and Security Studies» a visiblement fixé le même rendez-vous, arrivent: trois jolies filles, un homme aux airs de curé, un couple d'homosexuels, deux petites dames distinguées, un gros type avec un ordinateur portable... Ambiance Cluedo. Les deux espions se font attendre. «Ils sont peut-être déjà parmi nous», souffle un jeune homme.

Ils débarquent finalement à bord d'un autobus dans lequel tout le monde s'installe. Chemise de sport verte et lunettes à montures fines, Rusty Capps est un ancien agent spécial du FBI. Il a notamment enquêté sur des groupes iraniens et a dirigé le centre antiterrorisme lors des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984. Le second est un ancien général russe. Oleg Kalouguine, fils d'un officier de la police secrète de Staline, devenu un espion très tôt. Jeune lieutenant du KGB, il entre aux Etats-Unis en 1958 comme étudiant en journalisme. «J'ai fait mon premier recrutement en 1959: un scientifique américain», dit-il d'un air gourmand. Entre 1965 et 1970, il travaille à l'ambassade soviétique à Washington, officiellement chargé des relations publiques, officieusement numéro deux du KGB aux Etats-Unis. Par la suit