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Libération
Interview

A Berlin, dits et non-dits de l'Holocauste.

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Une exposition nationale sur le rapport de l'Allemagne aux crimes nazis.
publié le 28 janvier 2002 à 21h49

Berlin de notre correspondante

L'affiche, sombre, pend entre les fines colonnes corinthiennes de l'ancien palais des princes héritiers de Prusse: «HOLOCAUST», y lisent encore les Allemands qui flânent ces jours-ci sur Unter den Linden, le boulevard historique de Berlin. Après le Musée juif, ouvert en septembre dernier à Berlin, après l'exposition sur les crimes de la Wehrmacht, qui a recommencé à circuler à travers tout le pays, alors que se construit le musée de la Topographie de la terreur, annoncé pour 2004 à Berlin, et en attendant le Mémorial de l'Holocauste, également annoncé pour 2004, c'est une exposition, temporaire cette fois-ci, qui se consacre au crime allemand (1). Avec une somme de 1 200 photos, documents et objets personnels, le musée d'Histoire allemand a voulu à la fois «faire le procès par indices» de l'Holocauste, et donner «un visage» aux 6 millions de victimes.

On aurait cru pourtant que ces empilements de cadavres sortis des chambres à gaz, et toutes les preuves matérielles qui les accompagnent, étaient bien connus en Allemagne. Mais c'est la première exposition nationale consacrée à l'Holocauste, soulignent les responsables du musée d'Histoire. Jusqu'à ces dernières années, le travail allemand de mémoire avait plutôt été «décentralisé» sur les lieux du crime, dans les musées installés sur les sites des camps de concentration, comme à Dachau, Buchenwald, Sachsenhausen...

Dans une seconde partie, plus inédite, le musée d'Histoire tente aussi de retracer com