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Libération

Catalans à réagir.

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publié le 28 janvier 2002 à 21h49

Barcelone de notre correspondant

La cérémonie a lieu en grandes pompes, dans un édifice flambant neuf près du port olympique de Barcelone. En présence du prince héritier Felipe, toute la fine fleur politique et intellectuelle de la Catalogne s'est réunie ce jour-là pour donner le coup d'envoi officiel au «Forum 2004», défini comme un «point de rencontre planétaire» sur l'avenir des religions, des valeurs démocratiques et autres thèmes universels. Pour l'heure, de l'aveu même des organisateurs (la mairie de Barcelone et la région Catalogne), ce projet ultra-ambitieux «manque encore de contenu» et nage dans un vaste flou artistique, malgré un budget de 318 millions d'euros. Qu'importe! L'enthousiasme se lit sur les visages. Confidence d'un participant: «Enfin, un nouveau projet! Tout le monde espère en secret que cela va redonner de l'élan à Barcelone et à la Catalogne. L'air commençait à être sacrément vicié!»

Manifeste. Né à la suite d'une idée lancée à la cantonade en 1997 par Pasqual Maragall, l'ancien maire socialiste de Barcelone, ce «Forum 2004» est aujourd'hui présenté comme la future vitrine de la flamboyance catalane. Mais, pour beaucoup, il sert surtout de cache-misère à une région qui s'essouffle au plan culturel. Des opinions qui sont les deux faces d'une même pièce: après avoir été longtemps le phare culturel de l'Espagne, la Catalogne a perdu éclat et dynamisme au profit de Madrid, grande rivale autrefois assimilée au pouvoir franquiste, et regardée de haut comme