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Libération
Critique

L'arène de Chabat.

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publié le 30 janvier 2002 à 21h51

Le succès de Mission Cléopâtre ne fait pas l'ombre d'un doute. Selon toute logique, ce deuxième épisode des aventures cinématographiques d'Astérix et Obélix devrait pulvériser les chiffres record atteints par le premier en 1998 qui avait drainé vers les salles près de 9 millions de spectateur (1). Producteur avisé, Claude Berri a su trouver en Alain Chabat le maître d'oeuvre top-crédibilité d'une conversion de l'univers de Goscinny et Uderzo au dernier goût du jour. Le film est donc plus branché que le premier qu'avait signé Claude Zidi («moins» au demeurant aurait relevé de la prouesse!) et semble même tourner symboliquement la page de la comédie française à l'ancienne pour passer à l'esprit potache second degré qui fit les riches heures de Canal + au temps de son âge d'or, devenu, depuis, une sorte d'air du temps collectif, moins trivial, plus rusé. Le duo Depardieu-Clavier en est du coup réduit à jouer les fonds de sauce et les faire-valoir. On ne sait pas quel sédatif lui a été versé dans son jus de fruit vitaminé, mais on n'avait pas vu Christian Clavier calmé comme ça depuis dix ans. Chabat lui a manifestement demandé d'en rabattre sur son outrance post-de Funès de plus en plus caricaturale, pour laisser au ludion Jamel Debbouze tout loisir de s'en donner à coeur joie. C'est évidemment lui la star ultime du film (on ne s'en plaindra pas) dans le rôle de l'architecte Numérobis, chargé par Cléopâtre de la gageure de bâtir un palais en trois mois. Bien que le récit parle