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Libération

Rotterdam, des passions sans compassion.

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Le 31e Festival international s'achève dimanche.
publié le 30 janvier 2002 à 21h51

Rotterdam intérim

En pleine tempête, Rotterdam a des airs de navire échoué. Le vent s'engouffre en bourrasques dans Karel Doormanstraat, faisant crisser les mâts et se courber les passants. Des dizaines de parapluies démembrés débordent des poubelles devant l'énorme Pathé abritant les festivités du 31e Festival international du film de Rotterdam, qui s'achève dimanche. Entre chaque projection, le festivalier se fait saucer et se rince de toute la misère qui suinte des écrans. Très peu de compassion, cette année, et encore moins de tendres baisers.

Fermiers. A commencer par le deuxième film de la réalisatrice britannique Bille Eltringham, sur un scénario de Simon Beaufoy (auteur de The Full Monty). Tourné en douze jours, en numérique, This is not a Love Song raconte la traque d'un père et de son fils, fragiles et schizophrènes, meurtriers pourchassés par des fermiers devenus justiciers. Les effets d'hallucination acide, en négatif saturé, sont souvent tristes à pleurer. Toujours du côté du désespoir, mais sur un air de mélodie devenu le tube d'un groupe pop préado: le deuxième film du japonais Sono Sion traverse le festival comme un ovni. La première scène de Suicide Club (Jisatsu Circle), attaquant bille en tête avec le suicide collectif de 54 écolières souriantes sous les roues d'un train de banlieue bondé, fait une entrée tonitruante dans l'anthologie du cinéma gore. Les écoliers, indifférents devant la mort comme devant la vie, jouent au suicide, mais en vrai. De temps en t