La mariée ne se savait pas si belle. Or, Drouot, ses ventes, ses sociétés et sa gazette, voient se presser les prétendants. Inquiète de l'arrivée du grand vent de la concurrence, elle soupirait après ce monopole des commissaires-priseurs instauré par Henri II en 1556 qui avait régi toute sa vie jusqu'à ce que la loi du 10 juillet 2000 y mette fin. Depuis son entrée en vigueur, en novembre dernier, les règles du jeu ont changé. Elle se sentait vulnérable, doutait d'être désirable. Et la voilà assiégée par les Bergé, Barclays, Pinault, Arnault, Dassault, Artprice, et, dit-on encore, Indosuez, Rothschild, Lagardère...
L'offre la plus ambitieuse est venue de Pierre Bergé, prêt à reprendre la totalité de Drouot et de ses activités. Investissement passionnel d'un homme, fort du succès de Saint Laurent et de son assise financière, qui propose aux commissaires-priseurs un défi qu'ils n'ont jamais été à même de relever: unifier leurs forces, pour se poser en rival de Christie's (Londres) et Sotheby's (New York). Il a fixé la clôture de son offre aux douze coups de minuit de ce jeudi 31 janvier. Une marche forcée et ambitieuse qu'est venue torpiller l'offre de la Barclays, voilà quinze jours. Plus généreuse financièrement, celle-ci ne porte que sur la structure commerciale, Drouot SA, dont le fleuron est la Gazette de l'hôtel Drouot, une affaire très fructueuse (voir ci-contre). D'un côté, Drouot se voit proposer un projet entrepreneurial qui dérange l'individualisme farouche des commi