Ce qu'il y a d'extraordinaire chez ce petit Gaulois, c'est qu'il a fait en quelques dizaines d'années le tour du monde en nous parlant de quelque chose qu'il ne dévoile jamais. Pourtant, c'est probablement parce que ce «quelque chose» se raconte au-delà des images et des textes qu'Astérix, Obélix et leurs indissociables «amis» les Romains ne voient aucune culture leur résister.
La traditionnelle page de garde d'une bande dessinée d'Astérix montre le village des irréductibles Gaulois au travers du prisme d'une loupe qui le situe comme une enclave entourée de camps retranchés romains. Tout est déjà dit dans cette image au travers de laquelle se joue et se rejoue non seulement les histoires d'Astérix le Gaulois mais aussi la vie des organisations ou de chacun d'entre nous en prise avec le monde dans lequel il vit.
Tout part des Gaulois et revient toujours vers eux; ils incarnent le début et la fin de toute histoire. Le monde est leur monde parce qu'ils situent leur village dans un environnement ouvert qu'ils «habitent» en appliquant une seule règle qui pourrait se formuler en ces termes: «fais ce qu'il te plaît», encore faudrait-il ajouter son corollaire: «dans certains cas, prends de la potion magique pour y arriver». De l'autre côté, les camps romains solidement abrités derrière leurs clôtures fermées s'inscrivent dans une tout autre histoire. Ils font partie d'un système qui cherche à englober le village gaulois, c'est-à-dire à faire de ce dernier un sous-ensemble du monde rom