Seconde production du festival de Glyndebourne invitée par Jean-Pierre Brossman au Châtelet, après un Fidelio raté (mise en scène hors sujet de Deborah Warner, distribution de second choix) la semaine dernière, Rodelinda est une bonne surprise. Ou presque, dans la mesure où, dévoilée dans le temple lyrique du Sussex en 1998, et aussitôt captée en vidéo et diffusée sur le câble français, cette production n'est pas inconnue des mélomanes.
Evénement. Cela n'a pas empêché les réservations d'être prises d'assaut bien plus que pour Fidelio , l'association du chef William Christie et du metteur en scène Jean-Marie Villégier étant la garantie de spectacles de qualité depuis l'Atys de Lully en 1987 à l'Opéra-Comique, exploit renouvelé il y a trois ans avec les Métamorphoses de Psyché.
On peut avoir des réserves sur le Haendel de William Christie ou de Marc Minkowski, reste qu'ils sont aujourd'hui les deux chefs les plus engagés au monde à défendre ces opéras techniquement si difficiles, et à s'être le plus longuement penchés sur les questions musicologiques et stylistiques posées par leur exécution sur instruments d'époque. Le disque est une chose, le concert, lui, pose de véritables défis: dans la fosse du Châtelet, l'Orchestra of the Age of Enlightenment ne joue pas beaucoup plus juste que la plupart des ensembles baroques d'aujourd'hui. Dès les premières mesures, les cordes et non plus seulement les cuivres comme pour Fidelio sont prises en défaut par la baguette alerte et se