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Libération

Budapest d'inspiration balkanique

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Une 33e édition du festival hongrois marquée par les conflits des années 1990.
publié le 6 février 2002 à 22h02

Budapest de notre correspondante

Etonnante vitalité du cinéma hongrois. En dépit d'une baisse continue des subventions de l'Etat, pas moins d'une trentaine de longs métrages et autant de documentaires étaient pré sentés en une semaine au 33e Festival du film magyar, qui s'est achevé hier. L'occasion, par exemple, de découvrir de jeunes talents, tel le réalisateur Kornél Mundruczo qui, à 27 ans, signe son deuxième long métrage. Les Beaux Jours campent un Budapest cruel, évoquant le monde de Pasolini ou les premiers films de Fassbinder, où des adolescents désoeuvrés végètent dans une vie animale. Les drames de la vie semblent accessoires, tant leur poids est à peine perçu par les protagonistes qui ne communiquent que par jurons, le sexe et la violence.

Facture. Bence Miklauzic, 32 ans, brosse un tout autre Budapest dans son premier film très remarqué, les Noctambules. Trois personnages ­ un quinquagénaire naïf, une hôtesse de night-club et un électricien ­ passent une nuit cauchemardesque avant de finir par se croiser, à l'aube, dans un commissariat. Cette comédie ironique et tendre présente des personnages irrésistibles, comme l'électricien, vrai Robin des Bois du kilowatt qui s'évertue à rebrancher les foyers privés d'électricité pour cause de non-paiement de facture.

Autre temps fort, deux films traitant chacun à sa manière des guerres balkaniques. Les conflits yougoslaves ont régulièrement inspiré les cinéastes hongrois, témoins impuissants de drames se déroulant à leur front