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Libération
Critique

Courts chinois affranchis à Clermont

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Quinze films attestent l'élan de la production indépendante.
publié le 6 février 2002 à 22h02

Pour sa quatorzième édition, le festival de Clermont-Ferrand présente comme de coutume une compétition française (soixante-dix films) et une compétition internationale (soixante films). La nouveauté étant le lancement d'une nouvelle programmation de films tournés sur support numérique, à partir de près de mille films sélectionnés dans cinquante-six pays.

Le coup de projecteur 2002 met au premier plan l'Asie, d'où n'émergent encore en France que quelques (grands) noms. Clermont-Ferrand remplit ici sa mission échographique, sur une production en gésine, par une sélection de quinze courts métrages pour la plupart en provenance de Hong-kong (Hong-kong Art Center et Academy of Performing Arts).

Cadavre exquis. L'impression première est celle du déjà vu. Une fille s'avance pieds nus sur un carrelage ébréché. Une image entêtante d'ordinateur clignote au fond d'un appartement sordide. Un gamin s'écroule en sang près d'une poubelle... Les longues séquences, baignées d'une lumière jaunâtre, semblent appartenir à un seul film tant elles suintent une semblable détresse filmée pareillement, qu'il s'agisse de Metempsychosis ou Beautiful Life (du même Wai Lun Jack Ng), Killer (de Kwok Yiu-Wah), The Window (de Kevin Tsang Jung Chi). Se succédant en un poisseux cadavre exquis, c'est la même déambulation existentielle, sans scénario apparent, d'ados incandescents dans une ville sauvage et laide.

En Chine, comme ailleurs, le court est d'abord une expression de la jeunesse. Depuis deux ans, l'util