Un paysage s'écoute, aussi, et face au fameux paysage cinématographique, il faut parfois fermer les yeux pour mieux tendre l'oreille. Ce qui en sourd ces jours-ci ressemble aux bruits secs d'un vernis qui s'écaille, aux craquements d'une mue. Plusieurs petites et grandes informations sans rapport direct apparent se sont accumulées comme pour insister sur cette note: sur le grand territoire mental du cinéma, les choses bougent, les frontières ondulent, les repères flottent.
Prenons le cul, le X, le porno, comme on voudra. Une grande nouvelle nous annonce que le premier film de cette espèce tourné par le rappeur Snoop Dog a connu un tel succès parmi la jeunesse américaine qu'une suite est déjà dans les tuyaux, où le musicien, qui n'a jamais si bien porté son surnom Doggy (doggy style = levrette), s'entoure d'une foule de créatures. Le premier épisode de cette nouvelle saga a en tout cas conquis l'industrie du porno hollywoodienne, qui a couvert Snoop Dog d'awards lors d'une cérémonie annuelle organisée par AVN (1). La chose sortira en mars sous nos latitudes en deux versions, soft et hard, que commercialisera l'experte société Marc Dorcel. Parallèlement, l'autre gros bonnet du X français, la société Colmax, sort ces jours-ci un Hip-hop sex non-stop qui voudrait surfer sur la même vague du porno scratché et fantasmatiquement caillera. Dans ce film, nulle star du rap locale pour se dépoiler mais un générique chauffé à blanc suivi d'un porno pépère à la française, n'ayant rien à v